Visite de la SLHADA à la BA-102

de Dijon - Longvic

 

        Le mardi 14 novembre 2006, 15 sociétaires de Slhada et 3 invités s'étaient levés très tôt pour être à 6h30 devant l'entrée du Quartier Général Frère à Lyon afin de ne pas rater le car qui devait les emmener à Dijon pour une visite intimiste de la Base Aérienne 102 de Longvic. Le temps pouvait être qualifié de quelconque. Il le restera toute la journée. Néanmoins, la pluie et le brouillard nous seront épargnés.

        Après un arrêt prolongé sur l'aire de repos de Beaune au cours de laquelle chacun repris des forces avec un bon café et, quelque fois, une petite viennoiserie, tout le monde arrive sur le parking devant la base bien avant l'heure prévue. Visite au poste d'accueil: nous sommes attendus. Effectivement un ancien pilote de la base, M. Burlot, nous prend en charge et, conduits par notre fidèle chauffeur Christian, nous pénétrons dans le temple de la Chasse. Coup d'oeil ému au Mystère IV A décoré aux couleurs de la PAF des années 60 sur son pylône. Plus loin, un autre pylône supporte un beau Mirage III E. Plus loin encore un III C, superbement restauré, finit sa vie sur une pelouse.

        Sur les parkings, pas grand chose à se mettre sous l'objectif. Pourtant dans ce calme apparent, quatre Mirage 2000-5F décollent. Donc il y a du mouvement.

       La visite commence par la tour de contrôle. Avant de monter à la vigie, nous nous arrêtons dans la salle radar où l'on nous explique comment se divise l'espace aérien de Dijon, comment se répartit la surveillance aérienne entre les différents postes, comment on guide les intercepteurs dans l'accomplissement de leur mission et comment on les ramène à la maison en leur faisant suivre une procédure très définie et qui ne supporte pas l'improvisation. Sauf urgence, cela va de soi.

        A la vigie, la "vraie" tour de contrôle, deux contrôleurs ont en charge les mouvements au sol de tout ce qui roule, avion ou véhicule, et de tout ce qui vole dans le circuit de l'aérodrome qui abrite également une activité civile. Merci, Chef, pour vos explications!

        Deuxième étape après réembarquement dans le car de Christian: le Musée de la BA -102. Voilà un musée qu'il est beau! D'abord, le Mirage IIIC dans la pelouse en fait partie. Le conservateur, Bernard Régnier, a sué sang et eau pour le sauver de la casse d'abord et pour le mettre en état d'exposition ensuite. A l'intérieur c'est un émerveillement. Déjà en entrant, on se trouve face à un réacteur centrifuge De Havilland Goblin équipant les Vampires qui furent les premiers chasseurs à réaction de l'Armée de l'Air utilisés par la 2° EC de Dijon. 3 salles pleines comme des oeufs nous attendent. Dans la première Bernard Régnier nous fait un exposé, que tout le monde écoute religieusement, sur l'histoire de la Base. Nos anciens, parmi lesquels 3 d'entre eux ont été pilotes ici et ont vécu de multiples aventures, ajoutent leurs commentaires à ceux du conservateur ravi d'avoir un public de connaisseurs. Nous en resterons à cette salle pour l'instant car c'est l'heure de la soupe et nous nous dirigeons vers le "mess mixte" où nous sommes attendus. Le repas se fait dans une pièce séparée. Sans doute est-ce pour nous éviter d'entendre des propos que nous n'aurions pas à entendre. Mais le repas se passe bien, la nourriture est bonne, RAS mon adjudant! Pas le temps de prendre un jus, on repart.

        Direction l'EETIS.Ensemble Equipe Technique et Instruction Spécialisée. Nous sommes mis en présence de la maquette "cristal' d'un 2000-5F à l'échelle 1. Cristal car la structure est réalisée en plexiglas transparent. Ainsi le "monstre" nous montre ses entrailles et, en particulier, ses équipements vitaux. Dans un coin du hangar un réacteur M-53 est exposé "éclaté", ce qui permet d'apprécier la conception modulaire de ce moteur.

       Allez, on ne s'attarde pas car le 1/2 Cigognes nous attend. On entre, on monte. Personne. Tout à coup le Lt Colonel Bellanger , Cdt le 1/2, se présente et nous dit quelques mots. Il revient de Nellis (Nevada) où il a pris part, avec 4 Mirage 2000-5F, à l'exercice Red Flag. Visiblement la performance des Frenchies a été plus qu'honorable et notre Colonel semble très heureux d'avoir aligné quelques américains dans son collimateur. Fin de la visite du 1/2 Cigognes.

       Etape suivante: un hangar où deux Mirage sont en entretien. On nous fait un speech très documenté sur la vie opérationnelle de l'avion et sur les problèmes que pose le maintien en première ligne de cellules dont certaines ont maintenant 22 ans de service actif.

       Nous ne saurions quitter ce haut lieu de la Chasse sans terminer la visite du Musée de la Base commencée le matin. Donc re-cap sur le Mirage IIIc dont la pointe avant nous en indique l'entrée. La première salle ayant été vue le matin nous passons directement dans la seconde dans laquelle nous découvrons, sous un ciel étoilé, tout un assortiment de missiles ayant équipé les Mirages de tous types ayant équipé la base. Au mur sont présentées des armes de bords et en particulier les canons DEFA des Mystère IVA et des Mirage. Egalement on trouve les fameuses 12,7 mm US. Au fond, dans une semi-obscurité, une pointe avant de Mirage III E semble surgir d'un mur et présente à l'aide d'un éclairage savant, son pilote harnaché dans le cockpit. Devant, un mannequin de pilote est présenté revêtu de " l'habit de lumière " qui est la combinaison blanche dite "stratosphérique" que les pilotes enfilaient lors des vols très haute altitude et en particulier ceux qui utilisaient la fusée SEPR. Les anciens pilotes présents se sont remémoré le cérémonial qui présidait à la préparation de ce type de vol. Dans la même salle un très beau moteur Gnome et Rhône JUPITER est exposé sur un bâti. Je me souviens encore des tracas que M. Régnier avait eu pour obtenir des commandants successifs les moyens de le faire nettoyer par sablage. Le résultat est là. Ce moteur est magnifique. Dans la dernière salle on découvre une galerie de photos, des souvenirs remis par les autorités Françaises et étrangères ayant visité la base, des carnets de vol d'anciens pilotes. C'est vraiment la salle du souvenir. Bravo, M. Régnier, pour ce magnifique musée dont nous savons combien il vous a fallu de persuasion et de volonté pour le réaliser et l'amener au niveau où il est actuellement.

       Comme nous avons été un groupe bien discipliné, on nous emmène, pour teminer la visite, sur une aire située près de la tour pour assister au décollage de quatre Mirage 2000-5F. Les décollages à pleine charge et post-combustion allumée sont toujours un spectacle impressionnant et c'est sur cette séquence que se termine notre visite.

       Merci à notre secrétaire qui s'est donné beaucoup de mal pour mettre ce périple sur pied. Merci au Commandant de la BA-102 d'avoir permis la concrétisation de ce projet. Merci à tous les intervenants qui ont pris la peine de nous expliquer leur métier et de nous vanter leurs matériels. Merci enfin à Christian, notre chauffeur, qui a conquis tout le groupe par sa compétence, sa gentillesse, sa serviabilité et sa bonne humeur.

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